jeudi 17 février 2011

TINA MODOTTI FASCINANTE TANT PAR SA VIE QUE PAR SES IMAGES




Tina Modotti par Edward Weston en 1924

TINA MODOTTI FASCINANTE TANT PAR SA VIE QUE PAR SES IMAGES


Aujourd’hui encore, la vie et l’œuvre de Tina Modotti gardent un pouvoir fascinant. La brièveté même de sa carrière est le symbole des drames d’une époque qui l’a finalement broyée, et sur laquelle elle a laissé les témoignages touchants d’une sensibilité qui ne pouvait qu’être malheureuse. Mais Tina reste aussi pour nous l’incarnation d’une indomptable vitalité latine qui s’affirme à travers l’épreuve de l’exil : chassée d’Italie par la pauvreté, elle s’ouvre à la vocation artistique au contact des communautés italiennes de la diaspora de Californie, trouve un accomplissement éphémère en s’intégrant à la culture foisonnante du Mexique post-révolutionnaire, et finit par se dépasser au service d’une Espagne républicaine vouée à la défaite. C’est pourquoi ses photographies nous émeuvent comme un miracle de beauté, arraché un instant à la tragédie de l’histoire.


SA VIE


Mais quelle vie extraordinaire a eu cette petite émigrée italienne ! Arrivée à San Francisco en 1913, elle épousa quelques années plus tard Roubaix de l'Abrie Richey, un jeune poète canadien. Elle fut actrice de quelques films muets aux débuts d'Hollywood mais insatisfaite des rôles de potiche qui lui étaient offerts, elle partit encore plus au Sud et s'établit à Mexico avec son nouveau compagnon, le photographe Edward Weston, dont elle deviendra l'assistante et le modèle. De ses conquêtes amoureuses, on retiendra son amant Julio Antonio Mella, jeune révolutionnaire cubain en exil à Mexico, assassiné en 1928 alors qu'il se promenait à ses côtés ; de son adhésion au parti communiste, on se souviendra de son engagement social, et finalement de son expulsion du Mexique en 1928 pour ses activités politiques. Et ce nouvel exil va entraîner Modotti dans une spirale infernale.
On la retrouve en Allemagne au début des années 1930, en Union soviétique au moment des grandes purges de Staline, et puis au Espagne en pleine guerre civile... Et lorsque Modotti est enfin autorisée à revenir au Mexique, pays de ses premières amours, elle y séjournera quelque temps avant de succomber dans une quasi-solitude, d'une mystérieuse crise cardiaque à l'âge de 46 ans. Moins de dix ans ont suffi à construire l'oeuvre photographique de Tina Modotti (de 1923 à 1930). Il faut lire sa correspondance avec Weston pour comprendre comment elle a appris, dominé, surpassé, transcendé, puis délaissé la photographie pour s'engager à corps perdu dans la cause politique.


Elena y Tina


Elena Poniatowska a son “roman monumental” Tinisima, sur une des plus grandes artistes de la photographie, Modotti, qui, comme beaucoup d’artistes mexicains, a mis son art au service de la justice sociale, indignée par le sort réservé aux amérindiens asservis, maintenus, dans la pauvreté par l’oligarchie mexicaine. Donnant une série de photos-témoignages, extraordinaires moments d’émotion et de vérité.

Qui ne le serait-pas de Tina Modotti ?... Foudroyé, carbonisé, devant la sublime féminité de cette combattante de l’Espoir, magnifiée sur sa terrasse, en 1924, par le photographe américain Edward Weston



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