Le festival Rio Loco déprogramme le Mexique
Ay Caramba ! L’affaire Florence Cassez, cette française condamnée à 60 ans de prison pour enlèvement au Mexique tourne vinaigre. L’appel au boycott de l’actuelle année du Mexique par les collectivités locales socialistes lancé vendredi dernier par la première secrétaire du PS Martine Aubry a allumé la mèche.
La décision de Nicolas Sarkozy, prise lundi 15 février, de dédier les festivités à la jeune femme a fait exploser la colère de Mexico qui vient de se retirer de l’organisation de l’ensemble des manifestations culturelles prévues.
Effet collatéral quasi immédiat à Toulouse, où le maire socialiste Pierre Cohen vient d’annoncer la déprogrammation du Mexique, thème du festival de musique Rio Loco prévu du 15 au 19 juin prochains.
C’est la menace sur la programmation qui aurait cependant motivé cette décision. «Martine Aubry ne dicte pas la politique culturelle de la ville de Toulouse», martèle Pierre Cohen à l'adresse de ceux qui douteraient de son indépendance. «Le risque de voir le Mexique empêcher ses artistes de venir en France est important. Nous ne pouvions l'ignorer", explique Vincintella de Comarmond, l'adjointe à la culture.
Un argument auquel s'ajoute l'aspect financier. Le retrait du Mexique ayant pour effet immédiat le refus de la prise en charge, estimée à 120 000 euros, de 100 des 140 billets d’avions des musiciens invités.
Résultat : compte tenu des délais, les organisateurs du Rio Loco ont tout juste deux mois devant eux pour refaire leur programmation avec une nouvelle thématique. "Ce sera un mix des musiques du monde de la planéte auquel les artistes mexicains déja signés pourront participer", indique Hervé Bordier, le directeur du Rio Loco.
Ces impératifs financiers n’ont pas eu le même effet sur le festival de Cinéma d’Amérique latine consacré lui aussi au Mexique du 18 au 27 mars. La quasi certitude de voir Mexico retirer l’enveloppe de 50 000 euros promise, n’a en effet pas empêché les organisateurs de maintenir la programmation.
«Le fait que le festival soit organisé par une association nous donne cette indépendance, indique Francis Saint Dizier, son président. Ça nous permet de rester en dehors de ce merdier qui prend en otage la culture. Et de laisser la parole aux cinéastes mexicains qui sont très critique sur le situation de leur pays».
J-M.E
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