mardi 15 mars 2011

Frida Kahlo, histoire d’une peintre mexicaine tourmentée


Frida Kahlo est née en 1907. À l’âge de 8 ans, elle fut atteinte de la poliomyélite, ce qui lui vaudra le surnom de « Frida l’estropiée », à cause de son pied droit déformé par la maladie.

Elle a été initiée au portrait dès son plus jeune âge par son père qui était photographe et peintre à ses heures perdues. Cependant, durant toute sa carrière, elle focalise son travail sur elle-même, en réalisant un grand nombre d’autoportraits.

Durant sa vie d’étudiante, elle rencontre Diego Rivera, un peintre muraliste. Elle déclare à ce moment là à ses amies : « J’aurai un enfant de Diego Rivera : un génie vaut mieux qu’un prince charmant ».

À ses 18 ans, elle subit un grave accident de bus ; son ventre, son pied, son utérus, et surtout sa colonne vertébrale est gravement touchée. Toute sa vie a été une succession d’opérations et de séjours à l’hôpital.

Son œuvre représente 150 tableaux, dont la majorité, des autoportraits qu’elle a peints immobilisée dans son lit, reflètent sa souffrance. Elle abordait des thèmes tels l’avortement, les opérations, la sexualité, la fécondité, la chair blessée, ainsi que les souffrances physiques et psychiques. Parmi ses œuvres les plus célèbres :

- « La colonne brisée » 1944, qui symbolise sa colonne vertébrale, brisée en plusieurs morceaux, ce qui lui a fallu porter un torse en métal.
Image 12

Frida Kahlo, The Broken Column/La columna rota/La colonne brisée, 1944
« Les deux Frida », qu’elle a peint en 1939, peu de temps après son divorce avec Diego Rivera. Ce tableau traduit l’impossibilité de choisir entre ses deux identités, « La Frida Européenne » et « la Frida Mexicaine »

Quant à Diego Rivera, il est né le 08 décembre 1886 à Guanajuato. Peintre, muraliste, graphiste, dessinateur, architecte, illustrateur, et sculpteur, il est l’artiste latino-américain le plus connu au monde.

La mort de son frère jumeau pendant son enfance, le marquera à tel point que la mort fut l’un des thèmes les plus représentés dans ses œuvres.

À 20 ans, Diego Rivera s’installe à Paris. Encouragé par la révolution politique et sociale au Mexique, il rentre au pays en 1921 et fait passer ses messages par l’intermédiaire de ses peintures murales.

Marié une première fois en 1929, le couple divorce pour se remarier en 1940. À 47 ans, Frida est atteinte d’une grave pneumonie et décède le 13 juillet 1954 dans sa « maison bleue ».

Peu de temps après la mort de sa femme, Diego Rivera se remarie avant de mourir en 1957 d’un infarctus.

Diego Rivera
et Frida Kahlo ont marqué le 20e siècle, autant par leur peinture, que par leur engagement politique.

Ce couple d’artistes a inspiré la productrice Nancy Hardin, qui a adapté leur histoire au cinéma dans « Frida : le film »avec Salma Hayek en 2002.

Le Mexique a également édité un billet de banque de 500 pesos, en août 2010, affichant les portraits des deux artistes peintres.

samedi 12 mars 2011

Annulation officielle de l'Année du Mexique en France


L'Annulation de l'«Année du Mexique en France» a été déclarée officiellement par l'Institut Français le 8 mars 2011. Aura-t-elle raison des 360 manifestations culturelles initialement prévues?


Par Elisa Fedeli


«L'Année du Mexique en France» a été définitivement annulée le 8 mars 2011 par l'Institut Français en raison d'incompatibilités diplomatiques entre les deux pays.

Rappelons que ce sont les déclarations désobligeantes du président de la République, Nicolas Sarkozy, au sujet du procès mexicain de la française Florence Cassez qui ont généré des frictions et finalement poussé le Mexique à se retirer de l'événement.

Pourquoi le gouvernement français s'est-il obstiné dans sa décision de dédier l'événement à Florence Cassez? Si le gouvernement français a le droit d'être en désaccord avec le système judiciaire mexicain, en quoi cela regarde-t-il la culture?

On ne peut que regretter cet embroglio de la culture et de la diplomatie. Cette situation, où la première est prise en otage par la seconde, a quelque chose de terroriste. Comme souvent, un manque de conciliation aboutit à des résultats désastreux et à un beau gâchis. Avec cette annulation, c'est près de 360 manifestations culturelles qui vont être fragilisées ou, tout simplement, annulées. Envolés, les 23 millions d'euros de budget alloué par Mexico pour le transport des œuvres! Cloîtrès chez eux, les 1200 mexicains qui devaient venir se produire en France!

Certains lieux, investis dans ce projet depuis plusieurs mois, ont décidé de tout mettre en œuvre pour que leur événement propre voit quand-même le jour. La Cinémathèque Française compte produire elle-même son cycle sur le mélo mexicain, en finançant le transport des copies et le règlement des ayants droits. De même, le musée d'Orsay n'a pas renoncé à l'exposition sur Frida Kahlo et Diego Rivera.

Tout dépendra de l'accueil que le Mexique réservera à leurs nouvelles propositions, formulées en dehors du label «Année du Mexique en France».

jeudi 3 mars 2011

FINJAMOS QUE SOY FELIZ de Sor Juana Inés de la Cruz

Sor Juana Inés de la Cruz


FINJAMOS QUE SOY FELIZ


Finjamos que soy feliz,
triste pensamiento, un rato;
quizá prodréis persuadirme,
aunque yo sé lo contrario,
que pues sólo en la aprehensión
dicen que estriban los daños,
si os imagináis dichoso
no seréis tan desdichado.

Sírvame el entendimiento
alguna vez de descanso,
y no siempre esté el ingenio
con el provecho encontrado.
Todo el mundo es opiniones
de pareceres tan varios,
que lo que el uno que es negro
el otro prueba que es blanco.

A unos sirve de atractivo
lo que otro concibe enfado;
y lo que éste por alivio,
aquél tiene por trabajo.

El que está triste, censura
al alegre de liviano;
y el que esta alegre se burla
de ver al triste penando.

Los dos filósofos griegos
bien esta verdad probaron:
pues lo que en el uno risa,
causaba en el otro llanto.

Célebre su oposición
ha sido por siglos tantos,
sin que cuál acertó, esté
hasta agora averiguado.

Antes, en sus dos banderas
el mundo todo alistado,
conforme el humor le dicta,
sigue cada cual el bando.

Uno dice que de risa
sólo es digno el mundo vario;
y otro, que sus infortunios
son sólo para llorados.

Para todo se halla prueba
y razón en qué fundarlo;
y no hay razón para nada,
de haber razón para tanto.

Todos son iguales jueces;
y siendo iguales y varios,
no hay quien pueda decidir
cuál es lo más acertado.

Pues, si no hay quien lo sentencie,
¿por qué pensáis, vos, errado,
que os cometió Dios a vos
la decisión de los casos?

O ¿por qué, contra vos mismo,
severamente inhumano,
entre lo amargo y lo dulce,
queréis elegir lo amargo?

Si es mío mi entendimiento,
¿por qué siempre he de encontrarlo
tan torpe para el alivio,
tan agudo para el daño?

El discurso es un acero
que sirve para ambos cabos:
de dar muerte, por la punta,
por el pomo, de resguardo.

Si vos, sabiendo el peligro
queréis por la punta usarlo,
¿qué culpa tiene el acero
del mal uso de la mano?

No es saber, saber hacer
discursos sutiles, vanos;
que el saber consiste sólo
en elegir lo más sano.

Especular las desdichas
y examinar los presagios,
sólo sirve de que el mal
crezca con anticiparlo.

En los trabajos futuros,
la atención, sutilizando,
más formidable que el riesgo
suele fingir el amago.

Qué feliz es la ignorancia
del que, indoctamente sabio,
halla de lo que padece,
en lo que ignora, sagrado!

No siempre suben seguros
vuelos del ingenio osados,
que buscan trono en el fuego
y hallan sepulcro en el llanto.

También es vicio el saber,
que si no se va atajando,
cuando menos se conoce
es más nocivo el estrago;
y si el vuelo no le abaten,
en sutilezas cebado,
por cuidar de lo curioso
olvida lo necesario.

Si culta mano no impide
crecer al árbol copado,
quita la sustancia al fruto
la locura de los ramos.

Si andar a nave ligera
no estorba lastre pesado,
sirve el vuelo de que sea
el precipicio más alto.

En amenidad inútil,
¿qué importa al florido campo,
si no halla fruto el otoño,
que ostente flores el mayo?

¿De qué sirve al ingenio
el producir muchos partos,
si a la multitud se sigue
el malogro de abortarlos?

Y a esta desdicha por fuerza
ha de seguirse el fracaso
de quedar el que produce,
si no muerto, lastimado.

El ingenio es como el fuego,
que, con la materia ingrato,
tanto la consume más
cuando él se ostenta más claro.

Es de su propio Señor
tan rebelado vasallo,
que convierte en sus ofensas
las armas de su resguardo.

Este pésimo ejercicio,
este duro afán pesado,
a los ojos de los hombres
dio Dios para ejercitarlos.

¿Qué loca ambición nos lleva
de nosotros olvidados?
Si es para vivir tan poco,
¿de qué sirve saber tanto?
¡Oh, si como hay de saber,
hubiera algún seminario
o escuela donde a ignorar
se enseñaran los trabajos!

¡Qué felizmente viviera
el que, flojamente cauto,
burlara las amenazas
del influjo de los astros!

Aprendamos a ignorar,
pensamiento, pues hallamos
que cuanto añado al discurso,
tanto le usurpo a los años.

Année du Mexique : le conseil général du Rhône annule une exposition majeure


Conséquence du conflit diplomatique entre la France et le Mexique, l’exposition qui devait se tenir au musée de Saint-Romain-en-Gal (Isère) a été annulée par les autorités mexicaines. Propriété du conseil général du Rhône, le musée gallo-romain devait présenter 200 objets des civilisationsde la région de Veracruz jusqu’au 28 août. L’exposition s’inscrivait dans le cadre des célébrations de l'année du Mexique en France.

Le manque à gagner pour la collectivité s’élève au moins à 300.000 euros (communication, logistique, assistance à l’organisation), le Mexique ayant financé l’acheminement et l’installation des 200 œuvres pour un coût total de 2 millions d’euros. Partout, l’annulation des manifestations inscrites dans le cadre de l’Année du Mexique pose un casse-tête aux organisateurs, le label permettant la plupart du temps, la prise en charge du transport et des assurances des artistes.
A Grenoble par exemple, le festival Des tours de Babel (anciennement 38ème Rugissants) doit être clôturé le 23 avril 2011 par six groupes de musique mexicains.
Les organisateurs, s’ils souhaitent maintenir ces spectacles, ne sont pas à l’heure actuelle certains, financièrement, de pouvoir le faire.
Même problématique à Lyon, pour le festival Quai des Polars qui doit recevoir fin mars quatre auteurs mexicains. L’association a décidé de maintenir la venue de ces écrivains sans aucune certitude sur ses financements. Pour la ville de Lyon, l’annulation officielle de l’Année du Mexique n’a en revanche pas d’impact, la collectivité n’ayant pas reçu de financements mexicains pour les spectacles produits dans ce cadre. « La culture doit rester un élément de dialogue et d’échange entre les peuples », a justifié l’élu en charge de la culture. Quant à l’Institut Français, opérateur de l’année du Mexique en France pour le compte de l’Etat, impossible d’obtenir la moindre information.

Par A. Thouvenot

Frida, Naturaleza Viva 5/13

Frida, Naturaleza Viva 4/13